illustrations pour le magazine Vivre (Ligue nationale Contre le Cancer)
RÉGIONS CHERCHENT MÉDECINS DÉSESPÉRÉMENT… Si la France n’a jamais compté autant de médecins, elle souffre pourtant d’une très mauvaise répartition de ses acteurs de santé. Comment lutter contre le problème de santé que créent ces déserts médicaux ?
IDÉE REÇUE n°1 : l’Île-de-France n’est pas en pénurie de médecins généralistes.
FAUX. Entre 2007 et 2014, la région Île-de-France enregistre une baisse de 5,6 % de ses médecins en activité régulière, soit la plus forte baisse répertoriée sur le territoire. Paris arrive en tête du classement avec une diminution de 21,4 %, tandis que le Val-de- Marne connaît une baisse de 17,9 % et la Seine-et-Marne une chute de 11,4 %. En comparaison, les Pays-de-la-Loire connaissent une hausse de 5,7 % de leurs effectifs. L’Île-de-France est désormais la région où la pénurie de généralistes est la plus forte, tandis que les Pyrénées-Orientales, les Alpes-Maritimes et les Bouches du Rhône sont plutôt bien dotées. Cependant, avec 348,4 médecins pour 100 000 habitants, l’Île de France est la deuxième région affichant la plus forte densité médicale, juste derrière la région PACA. La Picardie, le Centre et la Haute-Normandie offrent moins de 250 médecins pour 100 000 habitants. L’oncologie médicale souffre également de déserts médicaux et d’une mauvaise répartition de soins. Nombreux à Paris, dans le Val-d’Oise, en Loire-Atlantique, en Gironde ou dans le Puy de Dôme, les oncologues ont déserté l’Aube, la Haute-Saône ou encore la Haute-Loire avec moins de dix spécialistes pour 10 000 habitants.
IDÉE REÇUE n°2 : Le numerus clausus est la cause de la pénurie de médecins et des déserts médicaux.
FAUX. Avec 281 087 médecins inscrits au tableau de l’Ordre en 2014, la France n’a jamais compté autant de médecins. En trente cinq ans, l’effectif en activité a même doublé. Le nombre de places au concours ne peut donc pas être en cause dans la pénurie médicale. En revanche, avec 26,4 % des inscrits à l’Ordre des médecins âgés de plus de 60 ans, le vieillissement de cette population est une des causes expliquant le déficit médical ; les départs en retraite de médecins issus du « baby-boom » sont plus importants que les installations de jeunes praticiens. D’autre part, un quart des médecins diplômés ne s’inscrivent pas à l’Ordre des médecins, préférant exercer dans le journalisme ou l’administratif. Enfin, la jeune génération n’est plus forcément prête à travailler selon les «horaires infinis », comme les médecins de famille d’antan. Travailler seul, en cabinet, n’est plus attractif et l’argent qu’il faut débourser pour s’installer peut être un frein important…