Mécanismes de défense

Mécanismes de défense

Nos réactions face à l’annonce de la maladie

Théorisés initialement par Freud, les mécanismes de défense sont des procédés inconscients qui visent à diminuer une douleur psychique (angoisse, tristesse, colère…). De nombreux mécanismes ont été décrits. Parmi eux, certains sont utilisés par les patients à qui l’on annonce un cancer.

La sidération

Ce n’est pas un mécanisme de défense à proprement parler, mais, très souvent,
c’est la première réaction exprimée par le patient à l’annonce de son cancer. Dans
son esprit, la maladie renvoie immédiatement à la mort et cette angoisse prédomine.
En état de sidération, le patient ne réagit pas vraiment. Il pense : « Ce n’est pas moi », et sa sidération s’accompagne parfois d’un sentiment de dépersonnalisation.

Le déni

Peu à peu, une fois l’angoisse de mort ressentie lors de l’annonce – et avec laquelle on ne peut vivre constamment –, le mécanisme de défense du déni prend le relais. Il désigne la capacité du psychisme à pouvoir évacuer une pensée traumatisante.
En tout état de cause et quelle que soit la gravité du cancer, le patient acceptera progressivement sa maladie.
Il y a plusieurs types de déni. Le déni « adaptatif ou protecteur », partiel et fluctuant, n’empêche pas l’adhésion aux traitements et permet au patient de ne pas être débordé par son angoisse. L’angoisse
étant diminuée, celle de l’entourage l’est également. En revanche, le déni pathologique (ou « non adaptatif ») conduit souvent le patient à fuir sa prise en charge, à prendre des risques et, par conséquent, à mettre mal à l’aise son entourage.

Nos réactions face à l’annonce de la maladie

Le déplacement

Dans ce cas, le patient déplace son angoisse sur quelque chose qui n’est pas aussi déstabilisant que la peur de mourir, réactivée par l’annonce du cancer. Il peut dire, par exemple, « Ce sont les traitements agressifs qui me rendent malades » ou encore « L’idée de perdre mon sein m’est insupportable », oubliant la raison même de cette amputation.

La régression

Ce mécanisme est nécessaire pour que le patient se laisse soigner et accepte la dépendance aux soignants, telle qu’elle peut être vécue par un enfant. La maladie oblige à dépendre à nouveau des autres, en particulier des médecins et soignants. Ces moments de régression nécessaires, fluctuants, peuvent donner lieu à la réactivation de comportements infantiles : égocentrisme, exigence vis-à vis
de l’entourage

L’isolation

La personne parle de son cancer de manière quasi « scientifique », comme si elle n’était pas directement concernée par la maladie. Le mécanisme d’isolation va avec la recherche de maîtrise et d’informations du patient. L’angoisse est mise de côté, ce qui donne l’impression au malade d’une certaine maîtrise de sa maladie et de ses traitements.

annonce de la maladie

La projection agressive

Le malade a tendance à projeter son angoisse, sa souffrance psychique sur les autres (entourage, soignants, etc.) en leur reprochant son malheur, ou leur manque de disponibilité ou d’efficacité : « On est très mal pris en charge, il n’y a aucun accompagnement psychologique, c’est très mal organisé… ». La réaction de colère est l’une des manifestations de la projection agressive.